Cela fait quatre ans que j’habite dans la région de Düsseldorf. Si j’ai déjà eu l’occasion de visiter la plupart des villes environnantes, il m’en reste une à découvrir : Bonn, l'ancienne capitale de la République Fédérale d’Allemagne de 1949 à 1990. Grâce au vendredi Saint et au lundi de Pâques, nous avons une plage de quatre jours pour la visiter. La météo s’annonce clémente samedi, Bonn est à moins de deux heures en transports en commun de notre domicile et mon compagnon ne connaît pas non plus cette destination. Nous décidons de préparer un itinéraire d’une journée pour la visiter.
J’aime me documenter à l’avance sur les lieux que je découvre, qu’il s’agisse d’une escapade d’une journée ou d’un séjour prolongé. Déformation professionnelle oblige, j’applique la méthode des 6W pour cerner rapidement une destination envisagée, notamment : pourquoi la visiter ? Quelles en sont les principales attractions ? Qui y a marqué l’histoire ? Y a-t-il des activités à réaliser à des endroits ou moments précis ? Quels plats et boissons typiques peut-on y savourer ?
Statue du Bonnois mondialement connu Ludwig van Beethoven
Un de mes restaurants coups de cœur d’avril 2025
Délaissant la maison de Beethoven toute proche, notre intérêt pour le musicien n’égalant pas tout à fait les quatorze euros du billet d’entrée, nous entamons une balade dans le centre-ville et passons par la place du marché et devant le château des Princes-Électeurs (Kurfürstliches Schloss). L’accès y est limité, car il abrite actuellement l’université de Bonn. Sa façade jaune vif attire l’œil, et la vue depuis les petites ruelles alentours est charmante.
Les terrasses commencent à se remplir au fur et à mesure que le soleil perce, et même si nos vestes restent nécessaires, la douceur du printemps s’installe. Nous débouchons sur la Münsterplatz, pile en face de la cathédrale Saint-Martin (ou Bonner Münster), tandis qu’un groupe de touristes écoute attentivement les explications d’un guide près du monument à la mémoire de Beethoven, et que j’admire bientôt la façade de l’ancienne Poste Principale.
Vue sur la millénaire cathédrale Saint-Martin
Oeuvre visant à dénoncer la surconsommation actuelle
Après un détour rafraîchissant au kiosque du coin, c’est l’heure de flâner dans le jardin. Même si les fleurs mettront encore un peu de temps à éclore et que la botanique n’est pas vraiment ma spécialité, la balade est pleine de charme. Un joli petit étang, une forêt du temps des dinosaures, la vue sur le château et le banc portant la mystérieuse inscription À Dagmar mon amour... Les visiteurs profitent du soleil sur les bancs ou en terrasse, tandis que nous immortalisons quelques cactus et rêvons déjà serres tropicales dans le jardin que nous ne possédons pas… même si, entre nous, les plantes n’ont pas beaucoup de chances de survie si elles ne dépendent que de moi !
Château de Poppelsdorf et ses jardins
accessibles gratuitement
Vers quatorze heures, cinq options s’offrent à nous le long de la Museumsmeile, cette avenue de trois kilomètres regroupant les musées suivants : le musée Alexander-Koenig, la maison de l’Histoire (Haus der Geschichte), les deux musées d’art contemporain (le Kunstmuseum et la Bundeskunsthalle) et le forum sur l’intelligence artificielle (le Deutsche Museum). Si la maison de l’histoire retient le plus notre attention, elle est rapidement éliminée car sa collection permanente est fermée jusque fin 2025.
Nous décidons d’en apprendre davantage sur l’art contemporain et achetons un pass pour les deux musées concernés… Mauvaise pioche ! Nous nous retrouvons face à des œuvres incompréhensibles, des pièces quasi vides et peu d’explications, surtout dans le Kunstmuseum. Il doit me manquer une clé de lecture pour vraiment apprécier ce spectacle. Et surtout, nous n’étions pas assez renseignés : le fameux toit-terrasse de la Bundeskunsthalle, qui est une des attractions majeures, n’ouvre qu’à partir du 1er mai…
Point de vue sur les iconiques cônes bleus
Les vingt euros dépensés ne valent pas vraiment le coup, même si nous nous amusons un peu avec les installations et les attractions proposées, faute de mieux. Mention spéciale à l’exposition sur la contre-culture du XXe siècle et à August Engelhardt, ce gourou inspiré qui voulut lancer le régime cocovore à base de… noix de coco (uniquement), et qui en mourut (logiquement). Un peu après seize heures, nous décidons de garder les autres musées pour une prochaine visite. Bonn nous a conquis, nous reviendrons avec plaisir consacrer une journée à l’histoire de l’Allemagne.
Pour le moment, cap sur une adresse mythique : le magasin Haribo. Nous ne nous attendions pas à grand-chose en chemin, mais surprise ! Juste à côté de notre destination, le Kaiserpassage nous offre un spot photo inattendu, parmi les meilleurs de la journée. Comme quoi, les petits détours réservent parfois de grands moments.
Souvenir du Kaiserpassage, spot photo inattendu
Je l’avoue, le sucré m’a toujours plu… mais jamais les Haribo, à l’exception des Dragibus ! Allez savoir pourquoi. Nous débutons notre visite en découvrant que Haribo vient simplement de la contraction de Hans Riegel Bonn, soit le nom du fondateur et de la ville d'origine. Face à la diversité de bonbons, j’en profite pour explorer l’histoire de la marque et découvre même qu’on peut visiter l’usine : une idée à garder pour une prochaine excursion ! En attendant, nous repartons avec des sachets de sucreries multicolores pour nos proches.
Des kilos (littéralement) de bonbons à prix réduits
Avant de reprendre le train, nous nous accordons une pause gourmande bien méritée. Direction Sefa Beef Döner, une adresse très bien notée et, à en juger par la file d’attente, un vrai bon plan. Un kebab savoureux, une bière fraîche au soleil, et la journée prend des airs de vacances improvisées. Le retour se fait au rythme des retards et d’une longue correspondance d’environ deux heures. Mais rien n’entame notre bonne humeur. La journée a été riche en découvertes, surprises et petites douceurs, sucrées ou salées.
Et toi, cher voyageur, chère voyageuse, as-tu eu l’occasion de visiter cette ancienne capitale, mi-affectueusement mi-ironiquement surnommée le village fédéral par nos amis d’Outre-Rhin ?
P.S. n'hésite pas à faire un tour sur mon compte Instagram pour des photos exclusives de la destination du jour et un aperçu de mes autres voyages !